VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER de Michael Cimino – 1979

Avant-goût

Le plus grand film sur la guerre du Vietnam. Oubliez Apocalypse Now ou Platoon ou Outrages, et faites place à Voyage au bout de l’’enfer. Rien que pour son côté intimiste et cette plongée vertigineuse au sein d’’une bande de copains qui se retrouve touchée et désunie par le conflit viêtnamien, et rien que pour cette grande fresque réussie sur le pendant et l’après Vietnam.

Pitch

On suit une bande d’’amis d’’usine et de chasse jusqu’à ce que quelques-uns d’’entre eux doivent aller combattre au Vietnam. On les voit alors revenir changés, bouleversés et durement touchés psychologiquement, au point que la bande d’’amis soit durement ébranlée.

Avis

Un film bien plus réaliste que Platoon parce qu’’il emploie une dureté dans ses propos et ses suggestions moralisatrices sur la « génération vietnam » et de l’’après vietnam. Le décor se plante avec profondeur, passant du lyrisme à la tristesse de la désunion, en passant par les joies de l’’amitié.

Robert De Niro, John Savage

Michael Cimino est un grand cinéaste, car son film est certes très long mais on ne voit pas le temps passer, grâce à une profondeur scénaristique rarement atteinte en matière de film de guerre. C’’est la guerre filmée au plan moral, symbolisée par l’’absurdité du jeu de la roulette russe. Ces roulettes russes sont le point central du film et offrent quelques scènes des plus marquantes du cinéma du genre. Les Viêt-kongs l’’utilisaient pour se divertir. Ils choisissaient 2 soldats parmi leurs prisonniers américains, et s’’amusaient à les faire s’’entretuer, à les faire craquer psychologiquement, à les pousser au bout de leur humanité. Ils traumatisèrent alors à vie ceux-là-mêmes qui gagnèrent pourtant leurs duels. Une balle dans le barillet, ils sont 2 autour d’’une table, face-à-face, ils porteront le canon sur leur tempe chacun à leur tour, jusqu’’à ce que le hasard décide de la mort de l’’un, de la victoire de l’’autre.

Ces roulettes russes sont le symbole du film : le hasard, en effet, a fait que des ouvriers sidérurgistes soient appelés sur le front vietnamien, parmi eux certains en sortiront indemnes (Robert De Niro) mais quelques peu hallucinés (comme les vainqueurs à la roulette russe, qui sont soulagés par la victoire mais choqués par la mort de l’’un des leurs), d’’autres en sortiront traumatisés à vie ou n’’en ressortiront jamais.

Une fin culte pour le film culte de la « génération viêtnam ». Oscar 1978 du meilleur second rôle pour Christopher Walken, qui joua un grand traumatisé de la guerre avec conviction et force.

DIFFUSION CE LUNDI 21 AOÛT à 20h50 sur ARTE.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *