Pour l'ensemble du bestiaire pariétal paléolithique témoin d'un art et d'un culte par l'Homme, il est à noter que ce dernier semble avoir figuré sur parois ou voûtes des animaux-totems en fonction des croyances et superstitions propre à son clan. Par exemple l'Homme vivant dans un clan A vénérant le bison, peignait le bison pour prendre le dessus sur cet animal, pour se l'approprier, en vue de le dominer ; en vue de prendre le dessus sur son esprit et repousser ses craintes ancestrales de cet esprit-animal... Voici le top 4 des esprits-animaux les plus retrouvés sur voûtes ou parois rocheuses :

Le Cheval.

Il est le thème dominant de l’art paléolithique occidental. Il est présent dans quasiment tous les sites d’art pariétal. Le Cheval est un guide spirituel puissant et énergique qui a de nombreuses capacités. La noblesse, la grâce, la force vitale, la beauté et la liberté sont autant de qualificatifs qui correspondent au Cheval. Lorsqu’on voit un cheval courir au galop à travers une plaine ou le long d’une plage, cela reflète exactement l’image d’un animal libre, puissant et sauvage, voire indomptable.

Après avoir été consacré aux anciens dieux (Mars, Apollon, Zeus, Pluton ou le Wotan germain auquel il servait de monture), le cheval devient l’attribut des saints. Saint Eloi est le patron des chevaux. Le Christ est souvent représenté sur un coursier blanc, symbole également de Bouddha.

Blanc est le cheval que chevauchera Mahomet à son retour en terre d’Islam. Dans la tradition musulmane, en souvenir de la jument à tête de femme et aux ailes d’aigle qui conduisit Mahomet en une nuit de La Mecque à Jérusalem puis au ciel, la rencontre d’un beau cheval est très prometteuse.

De nombreux peuples d’Asie centrale laissent auprès d’un mort son cheval sellé afin qu’il serve de monture à son âme, quand d’autres peuplades d’Asie sacrifiaient le cheval près de la dépouille de son maître, tout comme c’était le cas chez de nombreux peuples indo-européens et méditerranéens.

Le Bison.

Deuxième animal le plus représenté par l’Homme, après le cheval, le bison est présent partout. Deux grands types de silhouettes se rencontrent dans l’art paléolithique : les bisons sans bosses et les bisons dotés d’une bosse et d’un chignon. Dans ce dernier cas ils ressemblent aux mammouths. Le bison blanc est considéré comme sacré dans plusieurs religions amérindiennes. Il a, de ce fait, une grande importance spirituelle dans ces cultures où des prières et d’autres cérémonies religieuses lui sont dédiées. Il représente l’espérance, la renaissance de l’unité, la paix et l’harmonie des peuples. Survivant de l’ère glaciaire et symbole de force et de détermination aux yeux de beaucoup d’Américains, le bison pourrait devenir le mammifère national des États-Unis.

Le Mammouth.

Il figure en bonne place dans le bestiaire figuré par l’Homme au Paléolithique. Il représente plus de 60% de toutes les figurations pariétales des grottes de Chabot, Chauvet, Bernifal et Rouffignac. Il est fréquent en Quercy. Souvent dessiné ou gravé au trait noir on le rencontre plus rarement sculpté en bas-relief (grotte du Mammouth, Dordogne), dessiné à l’ocre jaune ou à l’argile (Bernifal), voire à l’ocre rouge (Kapova). Il est très rarement retrouvé en Espagne, abondant en France, Allemagne, en Europe centrale et orientale, jusqu’aux confins de la Sibérie. Le mammouth fournissait de la viande, de l’os, de l’ivoire, ce qui en faisait une source vitale de ressources pour la survie humaine. Les mammouths laineux disparaissent du continent eurasien il y a 10 000 ans, et les derniers mammouths connus il y a près de 4 000 ans.

L’Aurochs.

Il apparaît souvent dans les grottes ornées des phases antérieures au Magdalénien, en Périgord et en Cantabrie et constitue un thème très important en Espagne centrale et méridionale (La Pileta). Il est même le seul représentant des bovidés en Italie. L’aurochs supportait mal la présence du bison sur son territoire. Apparu en Inde, l’Aurochs migre vers l’ouest jusqu’en Afrique du Nord et en Europe, et vers l’Est en Chine. Abondant sur Terre vers 350 000 ans avant notre ère, il disparaît en Pologne au XVIIe siècle. Domestiqué en Turquie vers 7000 ans avant notre ère, au Moyen-Orient et en Inde, l’Aurochs vivait alors essentiellement avant sa domestication au Néolithique en lisières de forêts claires et en bordures de cours d’eau.

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