Jusqu’en 2016 nous étions toujours dans l’ère géologique de l’Holocène : l’ère d’un réchauffement climatique dès 11 700 ans avant J.-C, et, pour la question de l’Homme, d’un…Néolithique (période qui voit l’Homme inventer l’agriculture et l’élevage, la vie fixée en village et ville). En 2016, et ce, par une drôle de décision d’un certain comité scientifique, on tentait d’officialiser le fait que nous avions basculé dans l’ère de l’Anthropocène : que l’on peut traduire par « l’ère de l’Homme ». En résumé, selon ces quelques scientifiques-géologues, l’espèce humaine a un tel impact sur Terre que nous serions entrés, nous Terriens, dans une ère géologique dont le nom trouvé montre une véritable domination de l’Homme sur notre monde, et en même temps nous culpabilise sur le plan environnemental avec gravité : puisque nous sommes les dominants absolus, en Chef, du sort de notre Terre qui subirait un réchauffement climatique, lui-même impacté fortement par nos activités humaines peu respectueuses. Beaucoup de sottises en réalité, se présentent dans la longue phrase précédente. D’abord parce ce « comité scientifique » n’a en fait pas fait école, j’avais exagéré et je m’en excuse. Par contre ce terme d’anthropocène est virulent dans les débats mondiaux actuellement, alors voici une définition plus claire du terme : l’Anthropocène est une proposition de 2016 consistant à modifier l’échelle des temps géologiques en ajoutant une nouvelle époque ayant débuté quand l’influence de l’être humain sur la géologie et les écosystèmes est devenue significative à l’échelle de l’histoire de la Terre. Mes explications vont suivre…

Comment un comité de scientifiques peut-il oser décider à notre place à toutes et tous, nous Terriens, de l’environnement global planétaire dans lequel on vit actuellement ? En nous martelant : NOUS tuons notre planète ! Toutes les ères géologiques précédentes avaient forcément été décidées, dans leurs limitations et datations, dans leurs noms, avec un très grand recul. Ainsi la véritable actuelle ère géologique, l’Holocène (voulant dire « ère entièrement nouvelle »), avait été appelée et décidée dans ses limitations et datations selon une vraie bonne raison : la conjonction d’un réchauffement climatique il y a près de 14 000 ans avec une toute nouvelle façon de vivre adaptée à cela, par l’Homme.

La Terre se renouvelle d’ère en ère…que nous soyons là ou non…

En 2016, quelques scientifiques tirent le signal d’alarme et décide que la nouvelle façon de vivre de l’espèce humaine, amorcée il y a 14 000 ans n’a plus rien à voir avec la façon de vivre de l’espèce humaine actuelle. C’est étrangement abuser de son pouvoir, que de voir l’Homme décider que l’Homme est plus puissant et impactant sur Terre que la naturelle rotation cyclique des grandes périodes géologiques qui, depuis les origines de notre planète, décident bien plus que nous, nous ne déciderons jamais autant, du sort du climat se réchauffant ou bien se refroidissant, de la biodiversité animale et végétale se décuplant ou s’amenuisant. Voyez le nombre très important de nouvelles espèces animales qui sont découvertes continuellement, ou encore ces espèces animales et végétales qui mutent, qui changent lentement mais sûrement pour s’adapter. Dame Nature avance et a toujours avancé plus vite que nous : elle est notre écrin d’évolution, elle était là avant nous !

Le crocodile-lezard, nouvelle espèce animale repérée en 2003, officialisée comme « nouvelle » en 2017…

Un Néolithique qui dure en réalité depuis 14 000 ans…

Il y a des débats d’historiens qui demeurent bien plus sérieux que cette proposition langagière, de scientifiques-géologues, de 2016, à savoir des débats d’historiens penchant vers la considération par exemple, que l’Homme en est toujours dans un Néolithique qui dure, et qui dure, car au Néolithique l’Homme inventa toutes les bases de notre société actuelle si l’on se réfère à nos besoins essentiels (se nourrir en domestiquant et remodelant Dame Nature, vivre regroupés en ville pour y loger notre patrimoine usurier et affectif). La seule question propre au Néolithique qui semble cependant avoir transcendé ces scientifiques en 2016, lors de leur comité, est celle de la domination absolue de l’Homme sur l’animal et le végétal. Et le souci est que ces scientifiques nous culpabilisent en nous faisant passer pour « un loup pour l’Homme » : à savoir que nous sommes en train, dans notre domination absolue de la Terre, de la détruire. Terrible erreur de jugement et de diagnostic car dans le fond des choses la Terre s’est toujours renouvelée selon des ères géologiques, l’une succédant à la précédente pour mieux en prendre une tangente vers des caractéristiques différentes.

Qui sont ces scientifiques ayant tenté de décider à la place des historiens ?

Qui sont ces scientifiques de 2016 ? Enfin, plus largement qui sommes-nous, nous Humains, nous petits mammifères issus de la branche des primates, sur cette Terre ? Pas grand chose. Or, ces scientifiques font TOUT de nous. Lisez bien ce qui suit, bien que cela puisse être parfois complexe du fait des termes scientifiques employés.

Ce néologisme, construit à partir du grec ancien anthropos, « être humain » et kainós, « nouveau, récent », apparaît au début des années 1990, pour signifier que l’influence des activités anthropiques sur le système terrestre est désormais prépondérante. En 1992, dans un livre consacré au « réchauffement global », Revkin écrit : « Peut-être que les scientifiques du futur nommeront cette nouvelle période post-Holocène par son élément déclencheur : nous. Nous entrons dans un âge qu’on appellera peut-être un jour l’Anthrocène (sic). Après tout, c’est un âge géologique que nous avons forgé nous-mêmes. ». Le terme est formalisé en 1995 par le Néerlandais Paul Crutzen, prix Nobel de chimie grâce à ses travaux sur la couche d’ozone. La notion d’Anthropocène repose aussi sur l’irréversibilité : la trace des activités humaines est désormais inscrite dans l’histoire géologique et climatique de la planète, et les scientifiques du futur pourront la dater : nous serons donc rendus et désignés « coupables » de TOUT (pollutions, extinction d’espèces animales, etc) par analyses futures de datation…

La notion d’ « Anthropocène » tangue face aux arguments suivants…

Depuis 2016, le Congrès de l’Union internationale des sciences géologiques, instruit par le groupe de travail créé au sein de la Commission stratigraphique internationale, travaille à déterminer s’il est possible d’acter le passage d’une époque géologique à une autre. De nombreux géologues sont en désaccord. Pour eux, la notion relève de l’histoire et pas de la géologie. La notion fait l’objet de vifs débats. Certains critiques remettent en question sa pertinence et son exactitude. Les détracteurs de l’anthropocène arguent selon les critères suivants :

  • une vision anthropocentrée : l’accent mis sur l’action humaine minimise le rôle déterminant d’autres facteurs naturels, tels que les cycles climatiques et les bouleversements géologiques, dans l’évolution de la Terre. Pour les historiens des sciences, Bonneuil et Fressoz (2013), « il faut prendre garde à ce terme et ne pas laisser à la culpabilité collective de l’humanité la charge de ce changement environnemental alors que des acteurs politiques et économiques en sont responsables. L’Anthropocène est une affaire trop importante pour qu’elle soit laissée aux seuls scientifiques. ».
  • une généralisation excessive: l’impact humain sur la planète n’est ni uniforme ni constant. Il varie grandement selon les régions, les époques et les sociétés, occultant ainsi les disparités et les injustices environnementales.
  • un concept flou et subjectif: la date de début de l’anthropocène reste sujette à débat, et sa définition même manque de précision. Cette imprécision entrave une analyse claire et nuancée des impacts humains.

Nous sommes toujours dans l’Holocène…

Heureusement, bien des scientifiques proposent de maintenir l’appellation holocène, l’ère géologique actuelle. Mais qu’est-ce que l’Holocène et comment cette ère géologique a-t-elle été déterminée ? L’Holocène (formé sur deux mots grecs anciens : hólos -ὅλος, entier- et kainós -καινός, nouveau-, l’idée étant que cette époque est « entièrement nouvelle ») est une époque géologique s’étendant sur les 14 000 dernières années, toujours en cours.

Notre ère actuelle de l’Holocène est une période interglaciaire du Quaternaire. C’est une période tempérée qui suit la dernière période glaciaire du Pléistocène. L’Holocène est la deuxième et actuelle époque de la période Quaternaire. La remontée du niveau des océans, va jusqu’à atteindre le niveau actuel il y a environ 6 000 ans. Au début de l’Holocène, la température s’élève. Les précipitations augmentent. Les zones habitables se décalent vers le Nord. Vers 6000 av. J.-C., le Sahara se couvre de végétation et de multiples lacs s’y créent. Le tournant Pléistocène / Holocène est marqué hors d’Afrique par une rapide et importante vague d’extinction d’espèces de grands mammifères. Alors que les précédentes extinctions massives étaient dues à des phénomènes naturels, comme les éruptions volcaniques, les chutes de pluies acides par exemple, l’extinction du Quaternaire s’explique plutôt par la sur-chasse exercée par l’Homme (utilisateur du feu, de la pierre taillée, de l’arc, la sagaie ou le propulseur, voire du boomerang en Australie).

Tout savoir sur les datations discutées de l'Anthropocène :

– Avec Paul Crutzen, certains proposent de la faire commencer avec la révolution industrielle (1784 : brevet de la machine à vapeur de James Watt).
– D'autres remontent aux débuts du néolithique, il y a quelque 10 000 ans, lorsque des sociétés de cultivateurs-pasteurs sédentaires se sont substituées aux chasseurs-cueilleurs nomade
– D’autres montrent que le processus s'est précipité à partir du milieu du siècle passé. La « grande accélération » voit tous les indicateurs monter en flèche : démographie mondiale, concentration de gaz à effet de serre, disparition d’espèces animales, construction de barrages, pertes de forêts, surfaces de terres exploitées, etc. (Hamilton et Grinewald, 2015).
– La date de 1945 arrêtée par la Commission stratigraphique internationale peut être contestée au regard des travaux de Bonneuil et Fressoz (2013) qui montrent l'ampleur des effets des guerres sur l'environnement et le changement climatique : commencer en 1945 tendrait à effacer l'effet accélérateur qu'a eu la Seconde guerre mondiale sur l'entrée dans l'Anthropocène.

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