VAINCRE OU MOURIR (de Vincent Mottez, Paul Mignot, sorti le 25 janvier 2023)

Pitch :

Voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine Royale, s’est retiré́ chez lui en Vendée. Dans le pays, la colère des paysans gronde : ils font appel au jeune retraité pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, le marin désœuvré devient un chef charismatique et un fin stratège, entraînant à sa suite paysans, déserteurs, femmes, vieillards et enfants, dont il fait une armée redoutable car insaisissable. Le combat pour la liberté ne fait que commencer…

Avis :

Dommage que ce long-métrage, qui, le premier, ose illustrer la question qui met en doute les historiens, du « génocide vendéen », manque de souffle épique, et voit la puissance narrative des premières vingt minutes (qui mettent en bouche) s’essouffler. Cette puissance narrative, basée sur le questionnement fait en amont auprès d’historiens illustres comme Anne Rolland-Boulestreau, LA grande spécialiste vivante avec l’éminent Jean-Clément Martin également, fait d’entrée de jeu introduire la question Charette, cet ancien officier de la Marine Royale que les armées républicaines dépêchées de Paris puis de Mayence, peineront longtemps à débusquer, lui le chef charismatique qui ne lâchera jamais rien, même face aux colonnes infernales de Turreau et par là-même ressurgit à l’écran la question douteuse du « génocide » des Vendéens pendant environ 10 minutes de film tout au plus, mais suffisamment orchestré en plans séquences pour afficher ces meurtres de familles, enfants, aïeux de ces rebelles vendéens qui sans arrêt mènent une guérilla aux troupes républicaines dans le bocage (on attaque, on tue les soldats, on repart avec le butin se cacher en forêt dans des campements).

Ces représailles sans commune mesure avec les faits, de base, de ces rebelles, sont montrées dans toutes leurs violences, en tout cas. Quoique le péril est réel pour la Convention à Paris, qui pilote l’après-Louis XVI, qui pilote l’avancement continu et sans fin de la Révolution française, péril très réel puisque si cette « armée vendéenne », qui à la base refuse la levée obligatoire des hommes en âge de combattre, et aussi refuse les prêtres réfractaires que la République française leur envoie, monte vers Paris, à une période où le gros des armées républicaines sont sur le front contre les troupes coalisées européennes,… la Contre-révolution vendéenne (et chouanne) emporterait le gros du morceau : Paris et sa Convention, Paris et ses décideurs politiques…

Charette, incarné par un Hugo Becker totalement habité par son personnage, sera celui qui mènera le combat le plus durablement face à Paris et ses troupes républicaines. Entouré d’acteurs et actrices que l’on connaît, que l’on apprécie, toute cette bande séduit énormément par leur rigueur à incarner leur lutte, leur combat : notamment Gilles Cohen et Francis Renaud et Dorcas Coppin, qui jouent juste, qui jouent le vrai.

Cette puissance narrative et cette réussite dans la reconstitution de l’histoire, on la doit à la qualité et l’engagement sans faille du Puy-du-Fou, co-producteur avec Canal +, de ce long-métrage. On sait très bien la grande qualité des figurants des spectacles, reconnus comme majeurs en Europe et dans le Monde, des cinéscénies du Puy-du-Fou, en matière de cascades, de puissance narrative… On retrouve ces mêmes qualités dans les batailles par exemple, follement réalistes et filmées avec savoir-faire. On retrouve cela dans ces conversations entre un Charette qui ne lâche pas un bout de terrain vendéen aux Républicains, et ses lieutenants ou au cours de pourparlers avec ses ennemis. A noter la présence parmi les ennemis républicains, de Charette (Hugo Becker) de Jean-Hugues Anglade.

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