LES PAPILLONS NOIRS (2022)

Pitch :

 Adrien (Nicolas Duvauchelle), auteur tourmenté d’un premier roman à succès, peine à accoucher du deuxième. En attendant, il écrit la vie d’illustres inconnus. Un vieil homme, Albert Desiderio (Niels Arestrup), l’appelle un jour pour lui raconter sa plus grande histoire d’amour, Solange, l’histoire d’une vie… Le récit d’Albert s’avère être en réalité les confessions d’un couple de serial killers unis à la vie à la mort. Entre fascination et répulsion, Adrien réalise que ce « roman » a tout pour être bon, pourquoi ne pas le reprendre à son compte ? C’est alors qu’il réalise que lui aussi a un rôle à jouer dans l’histoire d’Albert : il n’a pas été choisi par hasard…

Alizée Costes, dans le rôle de Solange.

Avis :

La mise en scène durant les six épisodes de cette série est classique et austère, mais est à chaque fois sauvée par de fameux cadrages portraitisant les deux rôles-titres : Nicolas Duvauchelle et surtout Niels Arestrup, qui joue un rôle empli d’énigmes. Comme à son habitude, Niels Arestrup sublime l’oeuvre par sa posture, sa bonhomie, son regard et sa manière habituelle « diamant brut » de jouer et interpréter. Mais ils ne sont pas seuls… Axel Granberger qui incarne Albert jeune, a reçu le prix de meilleur acteur de la Compétition française 2022 de Séries Mania, en mars dernier.

Le souci cependant de cette série est son épisode pilote. Qui très vite nous fait entrer dans les souvenirs du vieil homme campé par Niels Arestrup, et nous oblige à voir à l'écran un gamin et une gamine, s'attendrir l'un envers l'autre et vice versa : nostalgie, amour devenant les moteurs d'une intrigue qui n'arrêtera plus jamais de nous surprendre une fois ce décor posé dans l'épisode 1 (lequel épisode peut refroidir à l'idée de poursuivre la série, car on croit être à nouveau devant une série B française, un feuilleton bien français, naïf, creux, rempli de poncifs).

Mais une fois lancé dans l’épisode 2, attendez-vous à un déluge de scènes crues mêlées aussitôt sans transition à de la sensualité : ce couple incarné par Albert (Axel Granberger) et Solange (la sculpturale Alizée Costes). Pour la première fois soumis à des souvenirs aussi crus voire grotesques, au sein de ce récit mené par le vieil homme (Arestrup), Nicolas Duvauchelle (Adrien) s’emportera et voudra plaquer tout le projet littéraire et abandonner le vieil homme. La petite amie d’Adrien, incarnée par Alice Belaïdi, commet cependant non pas une erreur, mais nous proposera à nous spectateurs un véritable bonheur dès lors qu’elle osera lire les premiers feuillets rédigés, sur ordinateur, et qu’elle racontera ce début d’intrigue à la mère d’Adrien puis à l’éditeur habituel d’Adrien.

Scénaristiquement, dès lors, ce voyage dans le temps mêlé au présent, nous plonge par secousses brutales répétées, par des rebondissements inouïs, petit à petit dans le cœur meurtri et nostalgique d'Albert, et dans ce cheminement Albert compte embarquer avec lui Adrien...

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