Les fouilles archéologiques attestent d'une présence humaine vers 40 000 ans avant notre ère, au nord-ouest de cet ensemble continental appelé SAHUL (vaste plateau continental dont l'Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Guinée sont restées émergées, le reste ayant été englouti). Ce qui laisse supposer que les hominidés devaient déjà utiliser à l'époque des embarcations maritimes. Une étude scientifique ayant cours, pense que l'Australie aurait vu les premiers Hommes y arriver par la terre, il y a 70 000 ans... Explications...

Sahul. Ce plateau continental aujourd’hui englouti…

Sahul est le nom du plateau continental dont les parties émergées sont aujourd’hui l’Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Guinée. Le terme, autrefois utilisé pour désigner seulement les parties immergées, sert désormais pour désigner l’ensemble continental émergé il y a plus de 10 000 ans (fin de la dernière période glaciaire), lorsque le niveau de la mer était de plus de 100 m plus bas et que la majorité de ce plateau était alors émergé (Australie, Tasmanie et Nouvelle-Guinée réunies par des ponts terrestres), formant un seul continent nommé Sahul.
Les grandes régressions marines consécutives aux glaciations du Quaternaire réunissaient alors à l’Asie les îles indonésiennes jusqu’à la ligne de Wallace, en formant ainsi un second ensemble continental appelé Sunda, du nom d’une autre plate-forme située à l’ouest de Bornéo. Les îles indonésiennes, plus orientales, séparées par des fonds marins plus importants, constituaient encore un archipel : la Wallacéa, entre les continents de Sahul et de Sunda. Ce plateau du Sahul est séparé du plateau du sud-est asiatique nommé Sunda par des mers ou des détroits profonds.

Des ponts terrestres empruntés par Homo sapiens…

L’ensemble des fouilles atteste du passage d’Homo sapiens mais aussi peut-être d’Homo erectus. Cependant la majorité des terres du plateau continental étant à l’air libre et non submergées entre 40 000 et 10 000 ans avant notre ère, cette configuration semble avoir favorisé la propagation de l’homme sur ce nouveau continent : la mer d’Arafura et le détroit de Torrès entre la Nouvelle-Guinée et l’Australie étant à sec, les langues de terre alors émergées ont agi comme des ponts terrestres pour permettre à l’homme de peupler l’Australie actuelle.

Après une période d’isolement de près de 20 000 ans après le peuplement initial, les changements environnementaux ont stimulé la diversification des lignées d’ADN mitochondrial et de plus grandes interactions à l’intérieur et au-delà du nord du Sahul, vers le sud du Sahul, la Wallacea et au-delà.

Et si les secrets des origines de l’humanité étaient nichés au cœur de l’ADN des Papous ?

Descendants directs des premiers Homo sapiens mélanésiens, les Papous ont conservé au cœur de leurs cellules, plus que tout autre humain sur cette planète, la trace de notre premier voyage aux confins du monde.  Arrivés au bout de la route, les premiers Homo sapiens mélanésiens n’ont, à quelques exceptions près, sans doute plus quitté ce territoire reculé. Tandis que les autres Sapiens, en Asie et en Europe, brassaient leurs génomes entre eux, tandis qu’au fil des millénaires, la trace de leurs pérégrinations se brouillait, le génome des premiers Papous, qui est aussi celui des premiers Aborigènes australiens, demeurait quasiment intact. Leur patrimoine génétique est unique au monde. Il comprend 2 % de l’ADN de l’Homme de Néandertal et entre 4 et 6 % de l’ADN de l’Homme de Denisova.

Quand le Sahul se fait engloutir en quelques millénaires…

Vers 10 000 ans avant notre ère commence la période de l’Holocène caractérisée par un réchauffement global et la fonte des inlandsis polaires. Le niveau de la mer monte progressivement durant les millénaires suivants jusqu’au niveau actuel. Les mers et détroits du plateau continental sont peu à peu immergés, ne laissant dépasser de Sahul que la Nouvelle-Guinée, l’Australie et la Tasmanie.

Il y a environ 14 000 ans, le nord de Sahul commence à se faire grignoter par l’océan. En seulement 400 ans, ce sont ainsi 100 000 km2 qui vont disparaître sous les eaux. Plusieurs épisodes similaires vont se reproduire durant les milliers d’années qui vont suivre, jusqu’à arriver au tracé des côtes actuel. Cette migration forcée et soudaine vers le continent australien et les îles qui bordent la côte, comme les îles Tiwi, est visible encore aujourd’hui dans la signature génétique de la population.

Lors de l’Holocène, les populations de la Nouvelle-Guinée, contrairement à celles de l’Australie, ont participé aux premières interactions avec les populations asiatiques entrantes de l’Asie du Sud-Est insulaire et se poursuivant en Océanie.

Il y a 70 000 ans l’Homme marche déjà vers l’Australie, 25 000 ans avant l’hypothèse d’Homo sapiens-navigateur ?

Les premiers hommes à avoir peuplé l’Australie sont arrivés en marchant, par la terre du Sahul, désormais immergée, il y a 70 000 ans. Des chercheurs australiens ont réussi à déterminer la trajectoire de ces humains.Le 23 avril, une équipe australienne de chercheurs en géosciences a publié une nouvelle étude. Le Sahul est resté émergé pendant des millénaires, laissant la possibilité aux hommes de la parcourir. Mais des événements climatiques ont pu rendre cette tâche plus difficile ou leur faire changer de route. C’est à cela que se sont attachés les chercheurs australiens.

Pour comprendre la trajectoire des hommes qui ont lentement migré vers l’Australie à travers Sahul, Tristan Salles et son équipe ont créé un modèle à partir des changements de climat connus et des sites archéologiques retrouvés depuis. Plusieurs routes de migration semblent possibles, à partir de l’ouest de la Papouasie ou du Timor oriental.

Toujours est-il que le fossile le plus ancien d’Homo sapiens retrouvé en Australie jusque-là date d’il y a 40 000 ans… Donc certes de tout petits clans/groupes d’Homo sapiens ont pu marcher vers et en Australie bien avant Homo sapiens-navigateur, mais cela a dû être un phénomène migratoire d’Homo sapiens mineur, en tout cas faible en population, il y a 70 000 ans.

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