SOMMET DES BRICS. Portes-ouvertes à la Chine en Afrique, plan anti-dollars et menace accrue sur Taïwan
Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (les Brics) se retrouvent, ce mardi à Johannesburg, pour un sommet qui s’annonce historique. Le thème de ce 15e sommet s’intitule « Les Brics et l’Afrique : un partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif ». Mais cette rencontre vise à regrouper les pays du Sud global pour établir un nouvel ordre mondial pour en finir avec l’hégémonie des pays du Nord et la suprématie du dollar. Le président brésilien Lula da Silva, le premier ministre indien Narendra Modi, le président chinois Xi Jinping et le président sud-africain Cyril Ramaphosa participeront au sommet qui se tient dans une banlieue huppée de Johannesburg : Sandton. En revanche, le président russe, Vladimir Poutine, n’y participera que de façon virtuelle car il est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre présumés en Ukraine.
L’Afrique du Sud vise à ce que la Chine supplante l’Occident sur tout le continent africain
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est adressé à la nation, hier. Il a affirmé qu’être membre des Brics avait créé des opportunités positives pour l’Afrique du Sud et avait permis au pays d’avoir une relation stratégique avec la Chine. « Nous voulons construire un partenariat entre les Brics et l’Afrique afin que notre continent puisse ouvrir des opportunités pour accroître le commerce, les investissements et le développement des infrastructures », a-t-il insisté.
Le contrôle des voies maritimes, terrestres et certains détroits.
Parmi les invités figure le président iranien Ebrahim Raïssi. Cyril Ramaphosa a également invité les dirigeants de 20 organisations internationales, dont le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.ils veulent se libérer de la mainmise des principales puissances sur les instruments économiques et financiers ainsi que sur les monnaies avec la domination du dollar dans les échanges commerciaux.
Vingt-trois pays, dont l’Indonésie, l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Argentine, Cuba, le Nigeria, le Venezuela, la Thaïlande et le Vietnam, ont officiellement exprimé leur désir d’y adhérer. Plusieurs autres États, dont les Comores, le Gabon et la République démocratique du Congo (RDC), ont manifesté une volonté informelle de le faire. Les Brics deviendraient alors les Brics +.
Les alliés historiques des USA, Egypte et Arabie Saoudite, font volte/face !
Autant dire que l’institution prendrait une réelle ampleur, et à souligner que les alliés historiques des USA, Egypte et Arabie Saoudite, semble faire volte/face… A souligner également que la Chine deviendrait très facilement première puissance mondiale sous la décennie à venir et obtiendrait de précieux alliés en cas de conflit à Taïwan, Taïwan étant protégée par les USA !
Que pèsent réellement les BRICS dans l’économie mondiale ?
Les Bric ont été lancés en 2009 et l’Afrique du Sud en est devenue membre à la fin de 2010. Les Bric sont devenus Brics. Depuis, ceux-ci se sont concentrés sur trois piliers de la coopération : les défis politiques et sécuritaires mondiaux, l’architecture économique et financière et, enfin, le renforcement de la coopération entre les cinq pays fondateurs. Actuellement, le bloc des Brics représente plus de 42 % de la population mondiale, 30 % de son territoire, 23 % du PIB mondial et 18 % du commerce mondial. Néanmoins, seulement environ 6 % du commerce total des cinq pays Brics se fait entre eux. Selon le Fonds monétaire international (FMI), ils pourraient représenter un tiers de l’économie mondiale d’ici à 2028. L’une des principales réalisations du groupe a été la création de la Nouvelle Banque de développement (NDB), créée en 2015 pour soutenir les projets d’infrastructure et de développement dans les cinq pays et d’autres en développement. Elle est aujourd’hui dirigée par l’ancienne présidente brésilienne, Dilma Rousseff. Créer une nouvelle monnaie commune ? Il s’agirait plutôt d'établir un nouveau système de paiement commun, qui aurait pour avantage de contourner le dollar tout en développant les échanges entre pays membres.