Les chefs d’Etat respectifs d’Israël et d’Iran Benyamin Netanyahu et Ali Khamenei jouent leur peau. Netanyahu est le chef de file d’un gouvernement d’ultras-nationalistes, ou plutôt est-il le fil ténu qui lie tous ses ministres « va t’en guerre » néo-sionistes. Or, un fil aussi ténu cela pète à un moment : cela a failli être le cas jeudi 12 juin dernier, lorsque les partis d’opposition espéraient faire tomber ce gouvernement. Côté iranien, Ali Khamenei le Guide suprême se terre dans un bunker depuis que l’élite de ses hommes de terrain ont été abattus par des bombardements ciblés israéliens.

Un match à mort depuis 1979 et non depuis ces deux dernières semaines d’échanges de tirs balistiques
Ce match à mort entre Netanyahu, Premier ministre d’Israël, et Khamenei, Guide suprême de la République islamique d’Iran, a démarré il y a moins de deux semaines si l’on voulait de manière naïve coller à l’actualité de ces multiples échanges de tirs de missiles. En vérité tout avait commencé en 1979 avec la Révolution islamique en Iran, qui sitôt après la prise du pouvoir par la force déclarait vouloir la destruction d’Israël. Pour ce faire, très tôt l’Autorité iranienne mit en place des proxys tout autour d’Israël : Hezbollah (milice paramilitaire) au Liban, en Syrie (tout en soutenant l’autocrate syrien Bachar Al-Assad), en Irak, et pour mieux resserrer son étau sur Israël le Guide suprême Khamenei pactisait avec les Frères Musulmans (mouvance sectaire islamiste visant le remplacement des Etats laïques par des »républiques » islamiques), lesquels permettent plein accès au mouvement Hamas de lutte pour un Etat de Palestine (pourtant sunnite et non chiite comme l’islam d’Iran). L’Iran souteneur du Hamas ? Le Hamas se battant pour la…. destruction d’Israël, ou plutôt pour une Palestine unie en Etat, Etat bâti sur les cendres d’Israël, Hamas et Iran pouvaient faire la paire !
Sauvé de justesse aux votes du 12 juin 2025 au Parlement israélien, Netanyahu fonce et attaque l’Iran
La Knesset (Parlement israélien) a rejeté, jeudi 12 juin 2025, au matin, à une courte majorité un projet de loi présenté par l’opposition visant à sa dissolution (qui aurait eu pour conséquence le bouleversement et remaniement total du gouvernement actuel). Au total, 61 députés sur les 120 ont voté contre le texte et 53 pour, en lecture préliminaire. Au sortir de ce chaudron lui ayant donné des sueurs froides, Netanyahu pratique la fuite en avant en autorisant et en faisant appliquer un projet de longue date dont le couronnement opérationnel serait son propre couronnement national : attaquer l’Iran.
Point de folie, ou en tout cas mesurée, de la part de Netanyahu, mais surtout une bonne dose de pragmatisme, pragmatisme partagé avec les USA, leur plus fidèle allié et protecteur depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948. L’action coordonnée entre systèmes satellitaires américains, contingents de renseignements extérieurs US, unités du Mossad infiltrées tout autour d’Israël, armements tels ces avions de chasse de conception US, vont d’abord permettre de briser toute les chaînes des proxys iraniens installés autour d’Israël puis très récemment l’ensemble des défenses anti-aériennes sur le sol-même de l’Iran.
Les tentacules de la pieuvre IRAN coupées, Israël cible depuis 2 semaines l’arsenal nucléaire supposé iranien
Dans ce conflit israélo-iranien nous avons affaire à deux hommes bel et bien debout, Netanyahu et Khamenei, mais pour combien de temps et surtout pour quelle issue finale ? Quand Israël croit bien faire ou prendre l’avantage, en face c’est tout un messianisme cynique et une eschatologie chiite du Guide suprême et de tous les rejetons des idéaux de la Révolution islamique de 1979 qui se nourrissent à chaque missile israélien fracassant le sol iranien, puisque Khamenei a développé très tôt une aura et un charisme de « dirigeant politique » chargé de faire surgir du chaos le douzième Imâm successeur de Mahomet : Muhammad al-Mahdi. Lequel al-Mahdi est pour les chiites duodécimains le dernier Imâm de la lignée des Douze (11 qui sont tombés en martyrs). Ce 12e Imâm est selon eux le sauveur ultime de l’humanité dans l’eschatologie chiite, qui émergera à la fin des temps accompagné de ʿĪsā (Jésus, en arabe) avec pour ordre de rétablir la paix et la justice sur Terre quand elle aura été remplie d’injustice.
Ali Khamenei dit préparer la venue du messie al-Mahdi…quand les 90 millions d’Iraniens sont si instruits qu’ils regardent ailleurs
Oui sauf que ce messianisme et cette eschatologie chiite occupent les esprits des fidèles religieux, certaines élites aux commandes et le haut de la pyramide hiérarchique iranienne, tout cela n’est pas du tout un contrepoids de taille, à long terme, face à ces 90 millions d’habitants iraniens fondamentalement zoroastriens (dont les 3 piliers de cette très ancienne religion sont : bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions). Et depuis fort longtemps la population iranienne est ouverte aux changements, à la modernité et véritablement instruite, cultivée. Instruite bien au-delà de pouvoir demeurer dans les fers religieux chiites, quelque force de rétorsion et répression adopteraient ces derniers.

Khamenei en Guide suprême chiite et ses 190 000 Gardiens de la Révolution noyautant toute l’économie iranienne et pas seulement la défense et l’armée, sont une dictature, notamment parce que 90 millions d’Iraniens d’origine Perse, pratiquant pour beaucoup la lumineuse religion zoroastrisme sont cadenassés par un islamisme étatisé et obscurantiste.